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Comment choisir son régime fiscal en micro-entreprise en 2025-2026

Comment choisir son régime fiscal en micro-entreprise en 2025-2026

Le choix du régime fiscal constitue une décision stratégique pour tout micro-entrepreneur. Entre le régime micro-BIC, micro-BNC et le versement libératoire de l'impôt sur le revenu, les options peuvent sembler complexes. Ce guide complet vous aide à comprendre les différences entre ces régimes fiscaux et à identifier celui qui correspond le mieux à votre activité et à votre situation personnelle pour optimiser votre fiscalité en 2025 et 2026.

Comment choisir son régime fiscal en micro-entreprise en 2025-2026

Le choix du régime fiscal constitue une décision stratégique pour tout micro-entrepreneur. Entre le régime micro-BIC, micro-BNC et le versement libératoire de l'impôt sur le revenu, les options peuvent sembler complexes. Ce guide complet vous aide à comprendre les différences entre ces régimes fiscaux et à identifier celui qui correspond le mieux à votre activité et à votre situation personnelle pour optimiser votre fiscalité en 2025 et 2026.

Comprendre les bases de la fiscalité en micro-entreprise

Avant de choisir votre régime fiscal, il est essentiel de comprendre le fonctionnement général de la fiscalité applicable aux micro-entrepreneurs. Le statut de micro-entreprise bénéficie d'un régime fiscal simplifié qui se distingue nettement des autres formes juridiques d'entreprise.

Le principe du régime micro-fiscal

Le régime micro-fiscal repose sur un système déclaratif simplifié. Contrairement aux entreprises classiques qui doivent tenir une comptabilité détaillée et déduire leurs charges réelles, les micro-entrepreneurs bénéficient d'un abattement forfaitaire sur leur chiffre d'affaires. Cet abattement est censé représenter l'ensemble de vos charges professionnelles.

Concrètement, vous ne payez des impôts que sur une partie de votre chiffre d'affaires, après application de cet abattement forfaitaire. Le montant de l'abattement varie selon la nature de votre activité :

  • 71% d'abattement pour les activités d'achat-revente de marchandises et de fourniture de logement
  • 50% d'abattement pour les prestations de services commerciales et artisanales relevant des BIC
  • 34% d'abattement pour les activités libérales et prestations de services relevant des BNC

La différence fondamentale entre BIC et BNC

La première distinction à comprendre concerne la catégorie fiscale de votre activité. Cette classification n'est pas un choix mais découle directement de la nature de votre activité professionnelle.

Les BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) concernent les activités commerciales et artisanales : achat-revente, restauration, bâtiment, coiffure, commerce en ligne, location meublée, etc. Ces activités impliquent généralement la transformation ou la vente de biens matériels.

Les BNC (Bénéfices Non Commerciaux) s'appliquent aux professions libérales et aux prestations de services intellectuelles : consultant, formateur, développeur web, graphiste, coach, traducteur, etc. Ces activités reposent principalement sur des compétences intellectuelles sans transformation de matière.

Cette distinction est cruciale car elle détermine votre régime de base (micro-BIC ou micro-BNC) et influence directement le taux d'abattement dont vous bénéficierez.

Le régime micro-BIC : pour les activités commerciales et artisanales

Qui est concerné par le régime micro-BIC ?

Le régime micro-BIC s'applique automatiquement aux micro-entrepreneurs exerçant une activité commerciale ou artisanale, à condition de respecter les seuils de chiffre d'affaires fixés pour 2025-2026 :

  • 188 700 euros pour les activités d'achat-revente, de vente à consommer sur place et de fourniture de logement
  • 77 700 euros pour les prestations de services commerciales et artisanales

Exemples d'activités relevant du micro-BIC : boulanger, restaurateur, électricien, plombier, coiffeur, esthéticien, vendeur sur les marchés, e-commerçant, loueur en meublé de courte durée, etc.

Comment fonctionne l'imposition en micro-BIC ?

En micro-BIC, votre revenu imposable est calculé après application de l'abattement forfaitaire correspondant à votre activité. Ce revenu imposable est ensuite intégré à vos autres revenus dans votre déclaration d'impôt sur le revenu, et soumis au barème progressif de l'impôt.

Exemple concret pour une activité d'achat-revente en 2025 :

Madame Dupont tient une boutique en ligne de vêtements. Elle réalise un chiffre d'affaires annuel de 45 000 euros.

  • Chiffre d'affaires : 45 000 €
  • Abattement forfaitaire (71%) : 31 950 €
  • Revenu imposable : 13 050 €

Ce montant de 13 050 euros sera ajouté aux autres revenus du foyer fiscal et soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Si Madame Dupont est dans la tranche à 11%, elle paiera environ 1 436 euros d'impôt sur le revenu pour son activité (hors prélèvement à la source).

Exemple pour une prestation de services artisanale :

Monsieur Martin est plombier en micro-entreprise avec un chiffre d'affaires de 35 000 euros.

  • Chiffre d'affaires : 35 000 €
  • Abattement forfaitaire (50%) : 17 500 €
  • Revenu imposable : 17 500 €

Les avantages et inconvénients du micro-BIC

Avantages :

  • Simplicité administrative : pas de comptabilité complexe à tenir
  • Abattement forfaitaire avantageux, particulièrement pour l'achat-revente (71%)
  • Déclaration fiscale simplifiée
  • Pas besoin de justifier vos charges réelles

Inconvénients :

  • Impossible de déduire vos charges réelles, même si elles dépassent l'abattement forfaitaire
  • Peu avantageux si vos charges professionnelles sont très élevées
  • Limitation par les plafonds de chiffre d'affaires

Le régime micro-BNC : pour les professions libérales

Qui est concerné par le régime micro-BNC ?

Le régime micro-BNC concerne les micro-entrepreneurs exerçant une activité libérale, dans la limite du plafond de 77 700 euros de chiffre d'affaires annuel pour 2025-2026.

Sont concernés : consultants, formateurs, coachs, développeurs web, graphistes, rédacteurs, traducteurs, photographes, architectes, psychologues, ostéopathes, sophrologues, etc.

Le fonctionnement de l'imposition en micro-BNC

Le principe est identique au micro-BIC, mais avec un abattement forfaitaire de 34% seulement. Ce taux plus faible s'explique par le fait que les professions libérales ont généralement moins de charges matérielles que les activités commerciales.

Exemple concret pour un consultant en 2025 :

Monsieur Legrand est consultant en marketing digital. Il réalise un chiffre d'affaires de 50 000 euros.

  • Chiffre d'affaires : 50 000 €
  • Abattement forfaitaire (34%) : 17 000 €
  • Revenu imposable : 33 000 €

Si Monsieur Legrand est célibataire sans autres revenus, avec ce revenu imposable de 33 000 euros, il se situera dans les tranches à 0% (jusqu'à 11 294 €) et 11% (de 11 295 € à 28 797 €) et 30% (au-delà de 28 797 €). Son impôt sur le revenu sera d'environ 3 186 euros.

Il est important de noter qu'un abattement minimum de 305 euros s'applique même si le calcul donne un montant inférieur.

Quand le micro-BNC devient-il désavantageux ?

Le régime micro-BNC peut devenir moins intéressant lorsque vos charges professionnelles réelles dépassent 34% de votre chiffre d'affaires. C'est notamment le cas si vous :

  • Investissez massivement dans du matériel informatique
  • Louez un local professionnel coûteux
  • Sous-traitez une partie importante de votre activité
  • Avez des frais de déplacement conséquents
  • Suivez régulièrement des formations professionnelles onéreuses

Dans ces situations, il peut être judicieux d'envisager une évolution vers un régime réel d'imposition ou un changement de statut juridique.

Le versement libératoire de l'impôt sur le revenu : une option à étudier

Qu'est-ce que le versement libératoire ?

Le versement libératoire est une option fiscale qui permet de payer l'impôt sur le revenu en même temps que les cotisations sociales, chaque mois ou chaque trimestre, directement sur le chiffre d'affaires encaissé. C'est une alternative au paiement classique de l'impôt sur le revenu via la déclaration annuelle.

Avec cette option, vous payez un pourcentage fixe de votre chiffre d'affaires qui représente à la fois vos cotisations sociales et votre impôt sur le revenu. Ce système offre une grande simplicité et une meilleure visibilité sur votre trésorerie.

Les conditions pour bénéficier du versement libératoire en 2025-2026

Le versement libératoire n'est pas accessible à tous. Pour en bénéficier, votre revenu fiscal de référence de l'année N-2 ne doit pas dépasser un certain plafond. Pour une option en 2025, on regarde donc le revenu fiscal de référence de 2023.

Plafonds 2025 (basés sur le RFR 2023) :

  • Personne seule : 27 478 euros
  • Couple : 54 956 euros
  • Majoration de 50% par demi-part supplémentaire

Ces plafonds sont indexés chaque année sur l'inflation. Il est donc important de vérifier les montants actualisés lors de votre demande.

Exemple de calcul pour un couple avec un enfant :

Un couple marié avec un enfant (soit 2,5 parts fiscales) pourra opter pour le versement libératoire si son RFR 2023 ne dépasse pas : 54 956 € + (27 478 € × 0,5) = 68 695 €

Les taux du versement libératoire

Si vous êtes éligible et optez pour le versement libératoire, vous paierez un taux global comprenant cotisations sociales et impôt sur le revenu :

Type d'activité Cotisations sociales Versement libératoire Total
Achat-revente de marchandises 12,3% 1% 13,3%
Prestations de services commerciales/artisanales (BIC) 21,2% 1,7% 22,9%
Prestations de services et activités libérales (BNC) 21,1% 2,2% 23,3%

Exemple concret avec versement libératoire

Madame Rousseau est graphiste freelance (BNC) avec un chiffre d'affaires mensuel moyen de 3 000 euros, soit 36 000 euros par an. Elle est célibataire et son revenu fiscal de référence 2023 était de 22 000 euros. Elle est donc éligible au versement libératoire.

Avec le versement libératoire :

  • Chaque mois, elle paie : 3 000 € × 23,3% = 699 €
  • Sur l'année : 36 000 € × 23,3% = 8 388 €
  • Ce montant couvre ses cotisations sociales ET son impôt sur le revenu
  • Elle n'aura plus d'impôt à payer lors de sa déclaration annuelle pour cette activité

Sans le versement libératoire (régime classique) :

  • Cotisations sociales : 36 000 € × 21,1% = 7 596 €
  • Revenu imposable : 36 000 € - 34% = 23 760 €
  • Impôt sur le revenu (tranche 11%) : environ 1 371 €
  • Total : 7 596 € + 1 371 € = 8 967 €

Dans cet exemple, le versement libératoire lui fait économiser 579 euros par an, tout en simplifiant considérablement sa gestion.

Quand le versement libératoire est-il avantageux ?

Le versement libératoire présente un avantage financier principalement dans les situations suivantes :

  • Vous êtes dans une tranche d'imposition élevée : si votre foyer fiscal a d'autres revenus importants (salaire du conjoint, revenus fonciers, etc.), le versement libératoire vous permet de payer un taux fixe et bas plutôt que d'être imposé à 30% ou 41%
  • Vous générez un chiffre d'affaires conséquent : plus votre CA est élevé, plus l'écart entre le taux fixe du versement libératoire et votre tranche marginale d'imposition peut être significatif
  • Vous souhaitez une gestion simplifiée : même sans avantage financier majeur, le versement libératoire offre une grande visibilité sur vos prélèvements

Le versement libératoire est moins intéressant si :

  • Vous êtes non-imposable ou faiblement imposé (tranche à 0% ou 11%)
  • Votre chiffre d'affaires est faible ou irrégulier
  • Vous bénéficiez de crédits d'impôt importants (garde d'enfants, emploi à domicile, etc.)

Tableau comparatif des trois régimes fiscaux

Critère Micro-BIC Micro-BNC Versement libératoire
Activités concernées Commerce, artisanat Professions libérales Toutes (sous conditions)
Abattement forfaitaire 71% ou 50% 34% Non applicable
Paiement de l'impôt Déclaration annuelle Déclaration annuelle Mensuel ou trimestriel
Taux global Variable selon TMI Variable selon TMI 13,3% à 23,3%
Condition d'éligibilité Activité BIC Activité BNC Plafond de RFR
Simplicité Simple Simple Très simple
Visibilité trésorerie Moyenne Moyenne Excellente

Comment choisir le régime fiscal adapté à votre situation ?

Étape 1 : identifier la catégorie fiscale de votre activité

La première étape n'est pas un choix mais une identification. Votre activité relève-t-elle des BIC ou des BNC ? Cette classification découle de la nature même de votre activité professionnelle.

Pour vous aider à identifier votre catégorie :

  • BIC : vous vendez des produits, vous transformez de la matière, vous proposez des services commerciaux ou artisanaux nécessitant du matériel spécifique
  • BNC : votre activité repose principalement sur vos compétences intellectuelles, vos conseils, votre expertise sans transformation de matière

En cas de doute, votre code APE et la nomenclature de l'INSEE peuvent vous guider. Vous pouvez également consulter un expert-comptable pour une qualification précise.

Étape 2 : évaluer votre éligibilité au versement libératoire

Une fois votre catégorie fiscale identifiée (BIC ou BNC), vous devez déterminer si vous êtes éligible au versement libératoire en vérifiant votre revenu fiscal de référence de l'année N-2.

Retrouvez cette information sur votre dernier avis d'imposition, en première page. Comparez-le aux plafonds en vigueur pour l'année en cours en tenant compte de votre nombre de parts fiscales.

Étape 3 : simuler les différentes options

Si vous êtes éligible au versement libératoire, il est crucial de réaliser des simulations pour comparer les deux options :

Simulation à réaliser :

  1. Estimez votre chiffre d'affaires prévisionnel annuel
  2. Calculez vos cotisations sociales (12,3%, 21,2% ou 21,1% selon l'activité)
  3. Calculez votre revenu imposable après abattement forfaitaire
  4. Estimez votre impôt selon votre tranche marginale d'imposition (en tenant compte de tous les revenus du foyer)
  5. Comparez avec le taux global du versement libératoire

Exemple de simulation pour un développeur web (BNC) :

Monsieur Petit est développeur web, marié, deux enfants. Son épouse est salariée avec un revenu net imposable de 35 000 euros. Il prévoit un CA de 40 000 euros pour son activité.

Option 1 - Régime classique micro-BNC :

  • CA : 40 000 €
  • Cotisations sociales : 40 000 × 21,1% = 8 440 €
  • Revenu imposable activité : 40 000 - 34% = 26 400 €
  • Revenu imposable total du foyer : 35 000 + 26 400 = 61 400 €
  • Avec 3 parts fiscales, TMI probablement à 11%
  • Impôt estimé sur l'activité : environ 2 904 €
  • Total charges + impôt : 11 344 €

Option 2 - Versement libératoire (si éligible) :

  • CA : 40 000 €
  • Taux global : 23,3%
  • Total charges + impôt : 9 320 €
  • Économie : 2 024 €

Dans ce cas, le versement libératoire est clairement avantageux grâce aux revenus du foyer qui augmentent la tranche d'imposition.

Étape 4 : prendre en compte votre situation personnelle

Au-delà des calculs purement financiers, d'autres critères peuvent influencer votre choix :

  • La régularité de vos revenus : si votre CA est très irrégulier, le versement libératoire peut compliquer votre trésorerie les mois creux
  • Votre capacité de gestion : le versement libératoire simplifie grandement le suivi fiscal
  • Vos projets futurs : si vous prévoyez une forte croissance, anticipez le dépassement des seuils
  • Votre situation familiale : un changement de situation (mariage, naissance) peut modifier votre tranche d'imposition

Les démarches pour opter ou modifier son régime fiscal

Comment opter pour le versement libératoire ?

L'option pour le versement libératoire doit être exercée au plus tard le 30 septembre de l'année précédant celle où vous souhaitez en bénéficier. Par exemple, pour bénéficier du versement libératoire en 2026, vous devez faire votre demande avant le 30 septembre 2025.

Exception importante : lors de la création de votre micro-entreprise, vous pouvez opter pour le versement libératoire en même temps que votre déclaration de début d'activité. L'option prend alors effet immédiatement.

Démarche à suivre :

  1. Connectez-vous à votre espace personnel sur autoentrepreneur.urssaf.fr
  2. Accédez à la rubrique "Gérer mon auto-entreprise"
  3. Sélectionnez "Modifier mes options fiscales"
  4. Cochez l'option "Versement libératoire de l'impôt sur le revenu"
  5. Validez votre demande

Vous recevrez une confirmation par email. L'option sera effective à partir du 1er janvier de l'année suivante.

Comment renoncer au versement libératoire ?

Si vous avez opté pour le versement libératoire mais souhaitez y renoncer, vous devez également effectuer votre demande avant le 30 septembre pour une application au 1er janvier suivant.

La renonciation peut être judicieuse si :

  • Vos revenus ont baissé et vous n'êtes plus ou peu imposable
  • Votre situation familiale a changé (divorce, décès) et votre TMI a diminué
  • Vous souhaitez bénéficier de crédits d'impôt importants

Passage du régime micro-fiscal au régime réel

Si vos charges réelles dépassent largement l'abattement forfaitaire, vous pouvez opter pour le régime réel d'imposition. Cette option implique :

  • La tenue d'une comptabilité complète
  • La possibilité de déduire toutes vos charges réelles
  • Des obligations déclaratives plus complexes
  • Souvent l'accompagnement d'un expert-comptable

Cette option peut être intéressante mais elle fait perdre la simplicité du statut de micro-entrepreneur. Il est souvent préférable d'envisager alors un changement de statut juridique (EURL, SASU, etc.).

Les erreurs à éviter dans le choix de son régime fiscal

Erreur n°1 : choisir sans calculer

Beaucoup de micro-entrepreneurs optent pour le versement libératoire par simplicité, sans réaliser de simulation. Or, selon votre situation, cette option peut vous faire payer plus d'impôts que nécessaire.

Prenez toujours le temps de calculer les deux scénarios avant de faire votre choix.

Erreur n°2 : ne pas anticiper l'évolution de ses revenus

Votre situation fiscale n'est pas figée. Une augmentation de votre chiffre d'affaires, un changement dans les revenus de votre conjoint, ou une modification de votre situation familiale peuvent complètement changer la donne.

Réévaluez votre choix chaque année, avant la date limite du 30 septembre.

Erreur n°3 : oublier de vérifier son éligibilité chaque année

L'éligibilité au versement libératoire dépend de votre revenu fiscal de référence de l'année N-2. Si ce revenu augmente et dépasse les plafonds, vous perdez automatiquement le bénéfice du versement libératoire.

Vérifiez systématiquement votre RFR lors de la réception de votre avis d'imposition pour anticiper un éventuel changement.

Erreur n°4 : confondre abattement fiscal et charges réelles

L'abattement forfaitaire ne représente pas vos charges réelles. C'est une estimation forfaitaire qui peut être très éloignée de votre situation concrète.

Si vos charges réelles sont nettement supérieures à l'abattement, le régime micro-fiscal n'est peut-être pas adapté à long terme.

Erreur n°5 : négliger l'impact sur les prestations sociales

Votre revenu imposable (après abattement) est pris en compte pour le calcul de certaines prestations sociales : prime d'activité, allocations familiales sous conditions de ressources, etc.

Le versement libératoire ne change pas votre revenu imposable déclaré, mais il peut influencer votre trésorerie disponible pour d'autres dépenses.

Cas pratiques et situations spécifiques

Cas n°1 : la cumul activité salariée et micro-entreprise

Sophie est salariée à temps partiel avec un salaire net imposable de 18 000 euros. Elle lance une activité de coaching en micro-entreprise (BNC) avec un CA prévisionnel de 25 000 euros.

Analyse :

Sans versement libératoire :

  • Revenu imposable total : 18 000 + (25 000 - 34%) = 34 500 €
  • TMI : 11%
  • Cotisations sociales : 25 000 × 21,1% = 5 275 €
  • Impôt estimé sur l'activité : environ 1 815 €
  • Total : 7 090 €

Avec versement libératoire (si éligible) :

  • Total : 25 000 × 23,3% = 5 825 €
  • Économie : 1 265 €

Le versement libératoire est avantageux car il évite que le revenu de la micro-entreprise ne vienne s'ajouter au salaire pour le calcul de l'impôt.

Cas n°2 : l'activité à faible chiffre d'affaires

Marc est photographe amateur qui facture occasionnellement quelques prestations. Son CA annuel est de 8 000 euros. Il est par ailleurs salarié avec un revenu modeste le plaçant dans la tranche non-imposable.

Analyse :

Sans versement libératoire :

  • Revenu imposable activité : 8 000 - 34% = 5 280 €
  • Impôt : 0 € (tranche non-imposable)
  • Cotisations sociales : 8 000 × 21,1% = 1 688 €
  • Total : 1 688 €

Avec versement libératoire :

  • Total : 8 000 × 23,3% = 1 864 €
  • Surcoût : 176 €

Le versement libératoire n'est pas intéressant car Marc paierait un impôt alors qu'il n'en doit pas au régime classique.

Cas n°3 : le couple de micro-entrepreneurs

Julie et Thomas sont mariés. Julie est consultante RH en micro-entreprise (BNC, CA 55 000 €) et Thomas est développeur web également en micro-entreprise (BNC, CA 45 000 €).

Analyse :

Leur revenu imposable cumulé sans versement libératoire :

  • Julie : 55 000 - 34% = 36 300 €
  • Thomas : 45 000 - 34% = 29 700 €
  • Total foyer : 66 000 €
  • TMI : probablement 30% avec 2 parts

Dans cette situation, le versement libératoire (s'ils sont éligibles) sera très probablement avantageux pour les deux, car leur TMI de 30% est nettement supérieure aux taux du versement libératoire (23,3%).

Économie potentielle : plusieurs milliers d'euros par an.

Optimisation fiscale et conseils d'expert

Stratégie n°1 : réévaluer annuellement

Votre situation fiscale optimale peut changer d'une année sur l'autre. Mettez un rappel dans votre calendrier chaque année en août pour :

  • Vérifier votre RFR sur votre nouvel avis d'imposition
  • Estimer votre CA prévisionnel pour l'année suivante
  • Réaliser de nouvelles simulations
  • Modifier votre option si nécessaire avant le 30 septembre

Stratégie n°2 : anticiper les changements de situation

Certains événements de vie impactent directement votre fiscalité :

  • Mariage ou PACS : modification du nombre de parts et du RFR
  • Naissance : demi-part supplémentaire
  • Divorce : division du foyer fiscal
  • Départ à la retraite du conjoint : baisse potentielle des revenus du foyer

Anticipez ces changements pour ajuster votre option fiscale en conséquence.

Stratégie n°3 : utiliser les simulateurs officiels

Le site impots.gouv.fr propose un simulateur d'impôt sur le revenu très précis. Utilisez-le pour comparer vos deux options en simulant :

  • Votre situation avec le revenu imposable après abattement (régime classique)
  • Votre situation en excluant ce revenu de l'activité (simulation du versement libératoire)

La différence entre les deux simulations vous donnera le montant d'impôt économisé ou payé en plus avec le versement libératoire.

Stratégie n°4 : ne pas hésiter à se faire accompagner

Un expert-comptable ou un conseiller fiscal peut vous aider à :

  • Réaliser des simulations précises tenant compte de toute votre situation
  • Identifier des optimisations fiscales légales
  • Anticiper les évolutions réglementaires
  • Déterminer le moment opportun pour changer de statut si votre activité se développe

Le coût d'un accompagnement ponctuel est souvent largement compensé par les économies réalisées.

Questions fréquentes sur le choix du régime fiscal

Puis-je changer de régime fiscal en cours d'année ?

Non, le changement d'option fiscale ne peut prendre effet qu'au 1er janvier de l'année suivante. Vous devez faire votre demande avant le 30 septembre de l'année précédente. Exception : lors de la création de votre micro-entreprise, vous pouvez opter immédiatement pour le versement libératoire.

Que se passe-t-il si je dépasse les plafonds de revenus pour le versement libératoire ?

Si votre revenu fiscal de référence dépasse les plafonds d'éligibilité, vous perdez automatiquement le bénéfice du versement libératoire pour l'année suivante. Vous basculerez alors vers le régime classique avec déclaration annuelle. L'administration fiscale vous en informe généralement, mais il est prudent de vérifier vous-même votre éligibilité chaque année.

Le versement libératoire me dispense-t-il de faire une déclaration d'impôt ?

Non, vous devez toujours faire votre déclaration annuelle de revenus, même avec le versement libératoire. Vous devrez y reporter votre chiffre d'affaires dans les cases prévues à cet effet. Cependant, l'impôt correspondant à cette activité aura déjà été payé via le versement libératoire, vous n'aurez donc pas de complément à payer (ni de remboursement à recevoir) pour cette partie.

Puis-je déduire mes frais réels si je trouve que l'abattement est insuffisant ?

Non, le régime micro-fiscal (BIC ou BNC) ne permet pas de déduire les frais réels. L'abattement forfaitaire s'applique automatiquement et vous ne pouvez pas y déroger. Si vos charges réelles dépassent significativement l'abattement forfaitaire, vous devriez envisager d'opter pour le régime réel d'imposition, ce qui implique des obligations comptables plus lourdes et souvent un changement de statut juridique.

Comment savoir si mon activité relève des BIC ou des BNC ?

Votre code APE attribué lors de la création de votre micro-entreprise donne une indication, mais c'est la nature réelle de votre activité qui détermine la catégorie fiscale. En cas de doute, consultez la nomenclature des activités sur le site de l'INSEE ou demandez conseil à un expert-comptable. L'administration fiscale peut également vous renseigner. Une mauvaise classification peut avoir des conséquences fiscales, il est donc important d'être certain de votre catégorie.

Conclusion : faire le bon choix pour optimiser sa fiscalité

Le choix du régime fiscal en micro-entreprise n'est pas une décision à prendre à la légère. Entre le régime micro-BIC, micro-BNC et l'option du versement libératoire, chaque situation est unique et mérite une analyse personnalisée.

Retenez ces points essentiels :

  • Votre catégorie fiscale (BIC ou BNC) découle de la nature de votre activité, ce n'est pas un choix
  • Le versement libératoire est une option intéressante principalement pour les foyers avec une tranche marginale d'imposition élevée
  • Les simulations sont indispensables avant de faire votre choix
  • Votre situation peut évoluer : réévaluez votre option chaque année
  • La date limite du 30 septembre est cruciale pour tout changement d'option

N'oubliez pas que le régime fiscal n'est qu'un aspect de la gestion de votre micro-entreprise. La réussite de votre activité dépend aussi de votre stratégie commerciale, de votre gestion de trésorerie et de votre développement professionnel. Le régime fiscal doit être au service de votre projet, pas une contrainte qui le freine.

Prenez le temps de bien comprendre les mécanismes, réalisez des simulations précises et n'hésitez pas à solliciter l'aide d'un professionnel pour faire le choix le plus adapté à votre situation en 2025 et 2026.

Luisa Bertin - Expert Micro-entreprise

Luisa Bertin

Expert Micro-entreprise

Spécialiste en création d'entreprise et optimisation fiscale

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